Projet éco-responsable en milieu rural : Tri et traitement à la source
Par et pour les habitants des communes de Houmal et Bdedoun – Liban
Projet éco-responsable en milieu rural : Tri et traitement à la source
Par et pour les habitants des communes de Houmal et Bdedoun – Liban
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INTRODUCTION
La production de déchets au Liban a considérablement augmenté au cours des dernières décennies. Cette augmentation est principalement due à l’augmentation du niveau de vie des communautés, à l’urbanisation, à l’immigration de réfugiés syriens et à l’augmentation de la population (Cohen, B. 2004 ; MOE, 2014). La gestion des déchets solides (SWM) est essentielle pour protéger l’environnement et assurer la santé humaine. Par conséquent, de nouvelles stratégies sont nécessaires pour traiter les déchets que les Libanais produisent aujourd’hui afin d’éviter qu’ils ne créent des problèmes pour les générations futures. Au cours des dernières années, le Liban a connu une crise de la gestion des déchets qui s’est traduite par la dispersion des déchets dans la nature, par l’éparpillement de décharges satellites et de sites d’incinération dans tout le pays, avec de graves conséquences sur l’environnement, l’économie et l’environnement. (Sara, 2015 ; Giusti, 2009 ; Naharnet Newsdesk, 2016 ; Coffey, 2010).
La production de déchets est de 1,05 Kg par habitant et par jour au Liban. Ce qui représente environ 2,04 MT de déchets par an. De plus, les changements de mode de vie entraînent l’utilisation de plus de matériaux d’emballage. Par conséquent, la production de déchets augmente d’environ 1,65 % par habitant et par an (MOE 2014).
Les municipalités sont confrontées à des problèmes majeurs tels que l’absence de plans et le manque de ressources financières. La facturation aux Municipalités par les sociétés de collecte des déchets est empirique, forfaitaire et non négociable ! Les déchets collectés ne subissent aucun traitement ni valorisation !
En effet, la majorité des déchets solides du Liban finit toujours dans des décharges à ciel ouvert qui se retrouvent saturées au bout de quelques années. Le problème actuel des déchets pourrait être résolu en adoptant une stratégie intégrée, à la source, de gestion durable des déchets : L’analyse de la composition des déchets indique que la fraction de déchets la plus élevée est la suivante : les matières organiques (52 %), suivies des papiers et cartons (16 %), des plastiques (12 %), des autres (11 %), métaux (6%) et verre (3%).
SITUATION DE LA GESTION DES DÉCHETS MUNICIPAUX À HOUMAL ET BDEDOUN
Bdedoun et Houmal sont deux villages du Mont Liban parmi les 70 villes et villages du district. Ils sont caractérisé par leurs terres agricole où l’on retrouve les Oliviers, les arbres fruitiers et la culture des légumes de saison. La population est estimée à près de 6000 habitants. Ils sont situés entre 400 et 500m au dessus du niveau de la mer à environ 15 kilomètres de la capitale Beyrouth qu’il dominent ainsi que la Méditerranée. La plupart des résidents en sont originaires. Leur situation sur les collines du Mont-Liban et leur éloignement relatif de Beyrouth les a préservé de l’excès d’urbanisation et leur permet de conserver encore leurs caractéristiques d’anciens villages libanais. La plupart de la jeune génération est instruite et beaucoup de familles qui vivent dans ces villages ont des membres de leur famille qui vivent à l’étranger dans différentes parties du monde, ce qui se reflète dans les habitudes et la culture de leurs résidents, qui se sont éloignés peu à peu des petits élevages et de la terre que pratiquaient leurs anciens.
D’autre part, comme tous les villages et villes du Liban, Houmal et Bdedoun sont confrontés à de nombreux défis en matière de services fournis par le gouvernement. Par exemple, l’eau potable n’est pas disponible dans les maisons, l’approvisionnement en électricité est aléatoire. Il est partiellement fourni par EDL et complété par des générateurs privés, les transports publics ne sont pas disponibles et en plus de cela, le ramassage des ordures est un véritable cauchemar : le passage des camions de collecte des ordures dépend du niveau de remplissage des décharges ! Lorsque la collecte des ordures n’est pas faite les ordures s’entassent dans les rues.
Les municipalités ont lancé une initiative de tri et de recyclage en 2016, après la crise des déchets qui a frappé le pays. Ce processus n’a pas duré longtemps. Bien sûr, la raison de ne pas poursuivre le processus est due à diverses raisons dont les suivantes : le manque d’incitation, le manque de sensibilisation, les ordures étaient séparées dans les maisons puis collectées par les municipalités. Mais au milieu de l’année 2018, le gouvernement a relancé le processus de collecte des ordures sans le tri à la source !
Bien sûr, cela a été un choc pour la plupart des familles qui avaient pris l’habitude de trier leurs déchets, d’autant plus que les enfants ont commencé à comprendre l’intérêt du processus de tri des ordures.
De nombreux militants écologistes et de nombreuses personnes dans les villages croient toujours que la seule solution durable pour les déchets devrait commencer par le tri des déchets à la source.
Pour cette raison, notre collectif de citoyens (Dimocratyouns), avec le soutien des associations ALMADA (Liban) et ENERGIS Libani (France) ainsi que de MM. Rawad FEGHALI et Jihad FEGHALI, présidents des conseil municipaux des deux communes a décidé de prendre l’initiative de mettre en œuvre le projet pilote en question qui vise par le traitement des déchets organiques in-situ, dans un premier terme de :
– Eliminer plus de 50% des déchets solides issus des ménages
– Ancrer le tri à la source auprès des habitants en montrant un intérêt à le faire
– Créer des emplois en milieu rural
– Améliorer la cohésion sociale et la résilience en milieu rural
– Impliquer les citoyens dans un projet de recyclage durable et respectueux de l’environnement
– Encourager par l’exemple la démocratie participative comme facteur clé de succès de la société libanaise
– Réduire la facture de la municipalité et la taxe liée à la collecte des ordures ménagères
Et d’élargir le projet pilote aux autres déchets recyclables afin de compacter les déchets de type carton, verre, plastique et de les vendre aux sociétés de recyclage générant ainsi un profit qui financera les besoins d’exploitation du projet afin de le rendre durable et auto-suffisant.
Afin d’étudier les chances de succès du projet, une petite enquête a été menée auprès des habitants : 65% des familles interrogées se sont déclarées prêtes à trier à domicile si on les assure d’un enlèvement quotidien de leurs déchets organiques.
CONCEPTION ET DETAILS DU PROJET
Emplacement et spécification de la ferme
L’emplacement proposé se trouve à la limite du village de Houmal. Le propriétaire du terrain nous a donné la permission d’utiliser le terrain gratuitement pendant deux ans pour mener le projet pilote. Le terrain est accessible par une route adjacente (Figure 1). Il est également éloigné des habitations, ce qui en fait un endroit idéal pour le projet et répond à toutes les exigences de la nouvelle annonce faite par le ministère de l’Intérieur et les municipalités, qui autorise la construction de petites fermes d’élevage dans les villages afin de faire face à la crise économique que traverse actuellement le Liban.
Emplacement du poulailler (google earth)
L’élevage de poules sera composé de deux sections :
Le poulailler, est la zone fermée où les poules dormiront et auront différents endroits pour pondre leurs œufs. La surface du poulailler sera environ 25 m². Le sol de cette section sera une dalle de béton de 5 cm. Cela permettra de faciliter le nettoyage et la collecte d’engrais. Cela empêchera également les rats et autres animaux de pénétrer dans cette partie, ce qui assurera la sécurité des poules.
Cette partie, assurant ainsi la sécurité des poulets. Les murs seront construits à partir de tubes en acier de 4x4cm de 2 mètres de hauteur, et les murs seront recouverts de feuilles de bois imperméables (mazonite) pour garder les poules au chaud en hiver. Le toit du poulailler sera recouvert de panneaux composites pour garder les poules au sec en hiver.
Le poulailler sera doté de deux fenêtres de 2 mètres sur 1 mètre chacune, et de deux portes en bois (une pour l’entrée depuis l’extérieur et une depuis la zone clôturée).
La surface extérieure sera de 75 m². Une clôture de 2,2 mètres entourera la zone. Le sol de cette zone sera le sol du terrain. Aucun traitement du sol n’aura lieu. Seule une clôture entourera l’espace. Cette partie sera séparée du poulailler par une porte.
Outre le poulailler, les poules et l’équipement nécessaire, un véhicule de transport est un élément essentiel du projet. Les déchets alimentaires seront collectés quotidiennement et donnés aux poulets. Afin de rendre le projet durable et respectueux de l’environnement, et afin de donner un bon exemple à la communauté, une véhicule électrique sera utilisé à cet effet. Vous trouverez ci-dessous une photo du véhicule proposé qui sera utilisé.
Fig. Véhicule électrique proposé pour la collecte des déchets alimentaires
En dehors des éléments mentionnés dans cette section, différents accessoires et éléments seront nécessaires pour l’installation complète et le bon fonctionnement du projet. Ces éléments seront présentés dans la section suivante consacrée à l’étude financière.
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LES DIFFERENTES PHASES DU PROJET
Phase I : Installation du poulailler et Groupe Pilote de foyers participants à l’opération
– Adhésion de 40 foyers au projet solidaire et éco-responsable
– Aménagement du poulailler
– Achat de 75 poulets qui seront nourris par les restes alimentaires
Phase II : Extension du groupe pilote et acquisition d’équipements pour la collecte des déchets alimentaires
– Passage de 40 à 75+ foyers éco-responsables
– Passage de 75 à 150+ poulets
– Démarrage de l’incubation à la ferme
– Acquisition des véhicules électriques pour collecter les déchets et distribuer les oeufs aux foyers participants.
– Installation d’une borne de recharge électrique solaire
– Création de deux postes pour faire les collectes et s’occuper du poulailler et des installations
Phase III : Collecte des déchets non alimentaires recyclables : Cartons, Plastiques, Verre
– Extension de la collecte vers les produits recyclable auprès des foyers adhérents au projet qui trient déjà leurs déchets
– Aménagement d’un local pour réceptionner les déchets non-organiques et les préparer au compactage.
– Installation d’une presse pour compacter les déchets non recyclables sur place
– Vente des déchets compactés aux industriels des alentours spécialisées dans leur recyclage.
BUDGET ET FIANCEMENT
Le budget primitif du projet est décliné de la façon suivante :
Poste | Description | Prix Total |
Acquisition Matériel | ||
Clôture et Portail Poulailler plein air | 1 500 | |
Installation d’une citerne à eau | 150 | |
Accessoires plomberie | 200 | |
Distributeurs d’eau (abreuvoirs) | 100 | |
Equipement d’entretien, outillage | 300 | |
Hangar Toit H=2,2 m et Cloture | 3 750 | |
Véhicule électrique | 10 000 | |
Installation Photovoltaïque Eclairage et rechagre des Véhicules | 10 000 | |
Equipements couveuses | 600 | |
Presse Hydraulique+Alimentation Elec | 5 000 | |
Travaux | ||
Génie Civil Dalle Béton 50m² | 2 000 | |
Travaux d’accès à la ferme | 1 000 | |
Aménagement du Local et installations | 2 400 | |
Achats Volaille | ||
Achats 400 Poules | 2 800 |
Le budget de fonctionnement est estimé à 500 eur/mois après la fin de la phase III, ce qui viendra s’équilibrer grâce à la ventes des déchets aux sociétés de recyclage attendue d’environ 500 eur/mois.
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